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Une proposition de loi vise à rendre obligatoire l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone dans tous les logements. Pour nous autres passionnés de plein air, de nature, et de moments en cabane, camping-car ou maison isolée, la nouvelle pourrait bien changer nos habitudes. Alors que faut-il savoir ? Est-ce vraiment obligatoire ? Quelles sont les conséquences pour les particuliers, et notamment ceux qui, comme moi, aiment s’équiper pour sortir en toute sécurité ? Je vous propose un tour d’horizon complet, clair et à jour.
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TogglePourquoi cette loi fait-elle parler d’elle ?
En novembre 2024, une proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale avec un objectif très clair : rendre obligatoire l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone dans tous les logements français. Ce texte, déposé dans un contexte d’accidents domestiques répétés, s’appuie sur des chiffres alarmants de Santé Publique France : chaque année, plus d’un millier d’intoxications sont recensées, et plusieurs dizaines de personnes en meurent.
Le but affiché est simple : protéger les occupants des logements contre un danger silencieux. Et contrairement aux détecteurs de fumée, déjà obligatoires depuis 2015, peu de Français sont aujourd’hui équipés en détecteurs de CO. Le législateur veut donc combler ce vide sécuritaire.
Comment fonctionne un détecteur de monoxyde de carbone ?
J’ai eu l’occasion de m’intéresser de près à ces petits boîtiers après un hiver passé dans une vieille maison de campagne, poêle à bois ronronnant, mais ventilation douteuse. Un détecteur de monoxyde de carbone capte la présence du gaz dans l’air à l’aide d’un capteur électrochimique. Dès qu’une concentration anormale est détectée, il émet une alarme puissante.
Le monoxyde de carbone est sournois. Il se forme lors d’une combustion incomplète : cheminée, chaudière mal entretenue, poêle à pétrole ou même barbecue utilisé à l’intérieur. En absence de ventilation, il s’accumule rapidement et provoque des symptômes qui passent facilement pour une simple grippe : maux de tête, fatigue, nausées… avant de devenir gravement toxiques. Le détecteur est donc une barrière simple et efficace contre une intoxication silencieuse.
Que prévoit la loi en pratique ?
La proposition de loi n° 606, déposée en novembre 2024, stipule que tous les logements devront être équipés d’au moins un détecteur de monoxyde de carbone. Le texte prévoit une obligation progressive, en commençant par les logements en location, puis en l’étendant à l’ensemble du parc résidentiel. L’idée est de suivre un modèle similaire à celui mis en place pour les détecteurs de fumée, avec une **installation à la charge des propriétaires**.
La loi prévoit également des campagnes d’information nationales et des contrôles potentiels lors de diagnostics immobiliers. Pour l’instant, le calendrier précis de mise en application n’est pas encore fixé, mais il y a fort à parier que l’entrée en vigueur sera rapide, car le sujet fait consensus.
Quel modèle choisir et où l’installer ?
Après quelques recherches et échanges dans les groupes spécialisés, j’ai pu identifier certains modèles qui reviennent souvent pour leur fiabilité et leur rapport qualité-prix. Voici mes recommandations personnelles, fondées sur des avis vérifiés et retours d’usage :
Détecteur de Monoxyde de Carbone (CO)
Capteur électrochimique
85 dB à 3 m
- Norme EN 50291
- Alimentation : piles AA
- Vie utile : 5 à 7 ans
- Test mensuel recommandé
Ce dispositif sauve des vies : près de 4 000 intoxications et 100 décès évités chaque année (Chiffres officiels de l’Assemblée Nationale)
Le bon emplacement est primordial. Le détecteur doit être installé à hauteur de respiration (environ 1,5 m), dans les pièces où se trouvent les appareils à combustion : chaudière, poêle, cheminée, mais aussi près des chambres à coucher pour prévenir pendant le sommeil. Il ne faut jamais le placer dans une cuisine ou près d’une aération directe, sous peine de fausse alerte ou de détection inefficace.
Et si on ne s’équipe pas, que risque-t-on ?
Pour l’instant, la loi n’est pas encore entrée en application, mais elle pourrait très vite devenir contraignante. Il est possible que des sanctions soient mises en place pour les propriétaires qui n’équipent pas leur logement, notamment dans le cadre de la location. En cas d’intoxication, l’absence de détecteur pourrait également être considérée comme une négligence grave par les assurances. Mais au-delà de l’aspect légal, le vrai risque est sanitaire. Une intoxication au monoxyde de carbone est rapide et peut être mortelle. En matière de sécurité, mieux vaut prévenir que réparer.
Si vous avez des proches âgés, des enfants, ou si vous vivez dans un logement ancien, installer un détecteur est une forme de responsabilité personnelle. C’est aussi une démarche cohérente avec notre passion pour les environnements naturels et les lieux isolés. On ne bricole pas avec la sécurité.
En résumé, cette loi ne fait que formaliser ce qui devrait déjà être un réflexe : protéger sa famille, ses proches, soi-même… avec un équipement simple, fiable, et désormais indispensable.
Que vous soyez amateur de détection de métaux, bricoleur du dimanche ou amoureux des vieilles bâtisses, le détecteur de monoxyde de carbone est un allié discret mais essentiel. Son obligation prochaine dans tous les logements est un tournant logique et salutaire. Autant anticiper dès maintenant, choisir un modèle de qualité, et s’équiper intelligemment.
FAQ – Détecteurs de monoxyde de carbone
Les détecteurs de monoxyde de carbone sont-ils devenus obligatoires ?
À ce jour, en octobre 2025, l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone n’est pas encore obligatoire par la loi dans tous les logements privés en France. Cependant, une proposition de loi déposée en novembre 2024 vise à imposer cette obligation d’ici la fin de l’année pour les logements équipés d’appareils à combustion (gaz, fioul, bois, etc.). Bien qu’aucun texte officiel n’ait été adopté à ce stade, le débat parlementaire est attendu prochainement, et l’obligation pourrait entrer en vigueur sous peu. En attendant, leur installation est fortement recommandée pour des raisons de sécurité, notamment dans les habitations comportant des sources de combustion.
Quels sont les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone ?
Les symptômes d’intoxication au monoxyde de carbone varient selon le niveau d’exposition. Une intoxication légère provoque des maux de tête, des nausées, des vertiges, une difficulté à se concentrer, des vomissements et de la somnolence. Une intoxication modérée à grave entraîne un défaut de jugement, de la confusion, une perte de connaissance, des convulsions, des douleurs thoraciques et un essoufflement. Le danger principal réside dans le fait que la somnolence peut empêcher les victimes de réagir, les exposant à un risque mortel.
Quel est le coût d’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone ?
Le prix d’un détecteur de monoxyde de carbone varie généralement entre 20 et 150 euros selon le modèle et les fonctionnalités (écran LCD, mémoire d’alarme, durée de vie). L’installation est souvent simple et peut être réalisée soi-même, ce qui évite les frais d’installation professionnelle. Les modèles alimentés par piles nécessitent un remplacement périodique, tandis que certains détecteurs haut de gamme offrent une autonomie de 10 ans.
Quelle est la norme à respecter pour les détecteurs de monoxyde de carbone ?
Les détecteurs de monoxyde de carbone doivent être conformes à la norme européenne EN 50291. Cette norme impose des seuils de déclenchement précis : pas avant 120 minutes pour 30 ppm, entre 60 et 90 minutes pour 50 ppm, entre 10 et 40 minutes pour 100 ppm, et avant 3 minutes pour 300 ppm. La norme exige également une autonomie minimale de 5 ans, une alarme sonore d’au moins 85 dB à 3 mètres, et un fonctionnement entre -10°C et +40°C.
L’entretien de la chaudière peut-il prévenir les intoxications au CO ?
Oui, l’entretien annuel obligatoire de la chaudière est essentiel pour prévenir les risques d’intoxication au monoxyde de carbone. Cette maintenance, obligatoire pour les chaudières de 4 à 400 kW fonctionnant au gaz, fioul, bois ou charbon, inclut notamment une mesure obligatoire du taux de CO en ambiance pour les chaudières atmosphériques de type B. Un appareil mal entretenu associé à une mauvaise aération du logement constitue la principale cause d’émission de ce gaz toxique.
Les camping-cars et caravanes doivent-ils être équipés de détecteurs CO ?
Bien que non obligatoire, l’installation d’un détecteur de monoxyde de carbone est fortement recommandée dans les camping-cars, caravanes et fourgons aménagés. Ces espaces confinés présentent des risques particuliers avec l’utilisation d’appareils de cuisson ou de chauffage au gaz, au gasoil ou à l’éthanol. Des détecteurs spécialement conçus pour les véhicules de loisirs existent, comme le Kidde K797 ou les modèles CBE, certifiés pour usage en véhicule aménagé.
Quelles sont les obligations pour les établissements recevant du public (ERP) ?
Pour les ERP, la réglementation distingue le monoxyde de carbone (CO) du dioxyde de carbone (CO2). Concernant le CO, la concentration ne doit pas excéder 20 ppm dans l’air intérieur. Pour les établissements accueillant des enfants de moins de 6 ans et les établissements d’enseignement, une obligation de surveillance de la qualité de l’air intérieur existe depuis janvier 2023, incluant des mesures régulières de CO2 et une évaluation annuelle des moyens d’aération.
Comment fonctionnent les capteurs électrochimiques des détecteurs CO ?
Les capteurs électrochimiques utilisent une réaction d’oxydoréduction pour détecter le monoxyde de carbone. Le CO réagit avec une électrode de travail en présence d’un électrolyte, générant un courant électrique proportionnel à la concentration de gaz. Ces capteurs offrent une excellente linéarité, une faible consommation d’énergie et une durée de vie de 2 à 3 ans. Ils présentent l’avantage de fonctionner à température ambiante mais nécessitent une compensation de température.
Où installer un détecteur de monoxyde de carbone dans son logement ?
Le détecteur doit être placé à une distance de 1 à 3 mètres des appareils à combustion, à hauteur de respiration (environ 1,5 mètre du sol). Il faut éviter les emplacements près des fenêtres, des aérations ou des sources de courants d’air qui pourraient fausser les mesures. Dans les grandes habitations, plusieurs détecteurs peuvent être nécessaires, notamment près des chambres et des pièces de vie équipées d’appareils à combustion.
Les assurances habitation couvrent-elles les dégâts liés au monoxyde de carbone ?
La plupart des contrats d’assurance habitation couvrent les dommages corporels et matériels causés par une intoxication au monoxyde de carbone, considérée comme un sinistre domestique. Cependant, la couverture peut être conditionnée au respect des obligations d’entretien des appareils de chauffage et à la présence d’équipements de sécurité appropriés. Il est recommandé de vérifier les clauses spécifiques de son contrat et de signaler l’installation de détecteurs à son assureur.
Vous voulez en savoir plus, voici la proposition de loi juste ici : Rendre obligatoire l’installation des détecteurs de monoxyde de carbone dans les logements
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